Système de Sécurité Incendie et contrôle d'accès
Pourquoi asservir le contrôle d'accès de votre bâtiment à votre SSI ?
Commençons par définir un SSI : en cas d'alerte incendie, le système de sécurité incendie (ou SSI) est actionné ; une sirène s'enclenche, des portes s'ouvrent pour permettre l'accès des secours et faciliter l'évacuation des usagers du bâtiment, et des équipements de sûreté électronique s'activent suivant les contraintes réglementaires auxquelles sont soumises le bâtiment.
Dans les bâtiments, tout ou partie des portes sous contrôle d'accès doivent être asservies au SSI afin de faciliter l'accès des pompiers en cas d'incendie. Le contrôle d'accès empêchant les personnes non autorisées de pénétrer le bâtiment, le SSI a la fonction inverse qui est d'ouvrir le bâtiment pour accélérer l'arrivée des secours qui autrement devraient employer un temps précieux - en cas de départ de feu par exemple - à enfoncer les ouvrants.
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Les équipements de contrôle d'accès doivent-ils se conformer à la norme NFS61-937 ?
Cette norme, qui est celle des DAS (les portes à Dispositif Actionné de Sécurité, qui restent en position ouverte pour ne se fermer qu'en cas de déclenchement du SSI afin de retenir la propagation des flammes un maximum de temps et ainsi protéger les circulations horizontales et verticales du bâtiment), ne concerne pas le contrôle d'accès mais le dispositif de verrouillage électro-magnétique des portes. Les portes conformes DAS sont ainsi dotées d'équipements (ex. barres anti-panique) permettant une sortie rapide en cas de nécessité d'évacuer.
Quels équipements de contrôle d'accès pour garantir la compatibilité au SSI ?
Vous l'aurez compris, les sujets de vigilance en matière de compatibilité SSI des équipements de contrôle d'accès concernent les dispositifs de verrouillage plus que le système de sécurité électronique de contrôle d'accès (qui a plutôt vocation à empêcher que des personnes non autorisées n'entrent).
Pour les bâtiments soumis à des contraintes d'évacuation, les gâches à émission sont à proscrire. Une gâche à émission n'est pas un dispositif DAS, pour deux raisons : premièrement, en cas de coupure électrique, la porte reste en position fermée (fail secure). Ensuite, à supposer qu'un SSI soit programmé pour mettre en tension une porte équipée d'une gâche à émission lors de son déclenchement, une injection d'électricité de 15 secondes seulement sur une gâche à émission suffirait pour griller ladite gâche à émission de manière irréversible.
Il vous faut donc choisir entre une ventouse, un bandeau ventouse, ou encore une gâche à rupture pour pouvoir procéder à un asservissement SSI conforme sur une porte électrifiée.
Comment asservir des portes électrifiées sous contrôle d'accès au SSI ?
Côté branchements sur une porte électrifiée, asservir un équipement de contrôle d'accès Welcomr au SSI se fait facilement. Le SSI étant prioritaire, lorsque celui-ci est déclenché, toutes les portes asservies s'ouvrent. Sur un contrôleur Welcomr, il s'agit simplement de monter le contact Normalement Fermé fourni en série sur l’alimentation de la ventouse (comme pour le déclencheur manuel), ce qui aura pour objet de couper automatiquement l’alimentation en cas d’incendie sans interaction avec le système de contrôle d’accès.
Les risques techniques de l'asservissement au SSI d'une porte câblée sous contrôle d'accès
Dans le cas d'un asservissement par contact sec, en amont de l'installation, il faut s'assurer de l'emplacement géographique dudit contact sec sur le SSI. En effet, dans le cas d'une ventouse, si l'alimentation de la ventouse doit parcourir, par exemple, une vingtaines de mètres jusqu'au contact puis la même distance retour puis encore 5 mètres jusqu'au déclencheur manuel (le DM, dit aussi bloc brise glace ou BBG) puis 5 mètres retour vers le contrôleur, puis 5 mètres jusqu'à la ventouse, alors le jeu des pertes en ligne ne garantit pas qu'il reste 24V en sortie et que la ventouse colle correctement. Augmenter la section du câble peut palier à ce risque. En cas de longueur trop grande causant une chute de tension et empêchant la mise en protection du bâtiment, la solution de bobines Mn/Mx sur le disjoncteur alimentant le transformateur de la ventouse à relier à l'asservissement, peut s'avérer une bonne option également. Bref, faites appel à un architecte, à un bureau d'études techniques et à une entreprise d'électricité compétents en la matière pour vous assurer que votre installation est aux normes d'évacuation, sans risquer de mettre en péril la sécurité du bâtiment.
Quid de l'asservissement au SSI de portes non électrifiées ?
Avec des béquilles électroniques ou des cylindres électroniques, la sortie est mécaniquement libre dans tous les cas (avec une poignée lorsque béquille électronique, avec un bouton moleté lorsque cylindre électronique, ou pourquoi pas avec une barre anti-panique car un bouton moleté nécessite une manipulation qui, lorsque réalisée sous contrainte - ex. du monde qui pousse - peut ralentir l'évacuation). Donc pas besoin d'asservissement électrique au SSI lorsque la sortie est libre.
Le cas des ERP, des IGH et des ERT à fort capacitaire
Les ERP (Établissements Recevant du Public : musées, hôpitaux, universités, bibliothèques, parcs d'attraction, cinémas, centres commerciaux,...) ou les IGH (Immeubles de Grande Hauteur : les tours de centres d'affaires par exemple) ou encore les ERT (Établissements Recevant des Travailleurs, régis par le Code du Travail) au-delà d'un certain nombre de visiteurs et/ou salariés, sont considérés comme des bâtiments à très forte densité réglementaire. Ces immeubles ont vocation d'accueillir du public (et donc des visiteurs qui par définition ne connaissent pas le bâtiment) ou une population importante de travailleurs.
Le cas des immeubles disposant de la commercialité et exploités en résidences
Les bâtiments commerciaux destinés à loger des personnes (autrement dit à les accueillir pour la nuit) sont autrement plus contraints que les bâtiments qui sont plutôt habités en journée (bureaux, usines, entrepôts). Ces bâtiments exploités à des fins résidentielles sont typiquement des hôtels, des résidences hôtelières, des résidences de coliving, des résidences étudiantes, ou encore des résidences de services - comme les résidences senior ou les EHPAD.
Par exemple, la commission de sécurité de la Préfecture s'attache particulièrement à vérifier d'autres exigences réglementaires tels que la résistance au feu des portes des appartements ou des chambres.
Quel rapport avec le contrôle d'accès, nous direz-vous ?
Pour poser un dispositif de verrouillage comme une ventouse sur une porte câblée, ou encore une béquille électronique ou un cylindre électronique sur une porte d'appartement ou de chambre, encore faut-il la percer et faire certifier la porte quant à sa résistance au feu. Cette certification est attestée par la production par un bureau de contrôle habilité d'un procès-verbal de résistance au feu (ou "PV coupe-feu") à présenter à la commission de sécurité constitué par la Préfecture préalablement à la fourniture ou au renouvellement de l'autorisation administrative d'exploiter.
En conclusion, si nous n'avions qu'une seule recommandation à vous formuler, votre responsabilité pénale étant en jeu, ce conseil serait de vous faire accompagner par des experts (architectes, bureaux d'études) de vos réglementations. Nous rappelons enfin qu'un SSI est un dispositif qui nécessite une vérification annuelle de la part d'un bureau de contrôle SSI habilité.
Pour compléter cette lecture, découvrez notre guide d'aide au choix des dispositifs de verrouillage de vos accès.