Le flex office et le digital sortiront-ils plus forts de la crise COVID-19 ?
Le flex-office et Ground.io en quelques mots
Ground est un projet issu de différentes collaborations au cours de ces dernières années, avec des acteurs de coworking, parmi lesquels Nextdoor Wojo, pour lequel nous avons développé un certain nombre d'outils digitaux qui ont permis de mettre en musique les nouveaux usages de la flexibilisation et de la mise à disposition de services dans les espaces de travail. Nous avons créé Ground, pour permettre à tous les nouveaux acteurs et opérateurs de mettre à disposition auprès de leurs résidents, mais aussi de leurs locataires, des outils qui favorisent la flexibilisation, l'accès et les nouveaux modes de consommation dans l'immobilier de bureaux. Ceci passe par des outils et une application mobile web app, pour les résidents, qui leur permet en fait d'avoir accès aux différents services disponibles sur les lieux, et des outils de back-office qui permettent en fait de piloter, d’exploiter et de commercialiser ces services dans les espaces et donc de rendre possible, une véritable opération de lieux, au sens propre du terme, et ainsi de rentrer dans l'immobilier 2.0, tel que nous le concevons.
Quelle importance l’intégration d'une solution de gestion du contrôle d’accès en SaaS telle que Welcomr revêt-elle ?
C'est en fait une question primordiale. Pour tenir la promesse de flexibilisation des usages et laisser place à une consommation extrêmement fluide et pratique, nous avons besoin d'outils de gestion des contrôles d'accès qui permettent en réalité d’accompagner le parcours du client au travers des lieux et d'ouvrir et refermer les portes ; tout en gardant le contrôle et en assurant la sécurité des lieux. Il faut donc que ces outils de contrôle ne constituent aucun frein dans l'expérience client. Il faut une vraie fluidité, une vraie flexibilité. C'est ce qu'offre avec talent les solutions de Welcomr, que ce soit avec leur offre de casiers, avec le contrôle d'accès des portillons à l’entrée ou sortie des bâtiments ou tout simplement au système de contrôle d’accès aux salles de réunion et autres espaces.
Le digital, le confinement et l'avenir du flex-office
Cette période de confinement a quelque chose d'assez extraordinaire. Même dans nos rêves, nous n’aurions pas pu l’imaginer. Si effectivement, l'heure est à la crise et à l'inquiétude, en réalité nous vivons un MVP grandeur nature du télétravail et de la mise en œuvre de tous ces modes de travail, qui étaient finalement en discussion ces dernières années quant aux nouvelles organisations d'entreprise, le nomadisme, la mobilité, etc. Aujourd’hui, un peu contraints et forcés, qu’il s’agisse des entreprises, de nos clients ou de nous-mêmes, nous sommes tous confinés ou alors extrêmement réduits dans notre mobilité et donc dans notre capacité à nous rencontrer et à travailler physiquement tous ensemble. Nous avons donc tous changé nos modes de travail, pour fonctionner en télétravail. Et bien évidemment, nous nous sommes rabattus sur des outils qui sont des outils de digital workplace, tels que Teams ou Hangout par exemple. Cette crise accélère et catalyse donc la maturation dans les esprits, du rapport à ces nouveaux modes de travail et nous amène tous, à nous rendre compte que cela fonctionne en définitive. Ce nouveau mode de travail fonctionne. Chez Ground, nous travaillons à la fois sur l'aspect collaboratif des travaux en commun mais aussi sur la préservation du lien social entre chacun de nous, grâce à ces outils que j'ai cités précédemment et au boom actuel d’autres outils comme Zoom ou Teams ; qui permettent à la fois de faire des réunions de travail, mais aussi d’organiser des apéros de convivialité pour garder ce lien social.
Quel est l’enjeu d’une multiplication des nouveaux outils digitaux ?
Je dirais que le taux d'acceptance et d'appropriation de ces outils est fulgurant et renforce son intérêt et plus particulièrement, son intérêt stratégique. Pour autant, cela pose un certain nombre de questions sur l'après en fait : que va-t-il se passer une fois que le déconfinement aura commencé et que les gens reviendront progressivement dans les espaces de travail ? En réalité, cela pose la question du rapport entre l'outil de digital workplace et le lieu en tant que tel, le lieu physique. Il est clair qu’ il y a là un point très important et une réflexion très importante à mener d'ores et déjà. Nous remarquons d'ailleurs déjà quelques uns de nos clients commencer à frétiller par rapport à cela, pour se dire que les deux sont liés. Les deux sont liés, ils ne peuvent pas être pensés indépendamment. On ne peut pas avoir 36 outils. Donc comment, en fait, les nouveaux espaces, la projection digitale que nous proposons avec Ground, va-t-elle s'interconnecter avec les outils de productivité du locataire et du résident ? C'est la problématique que nous formulons aujourd’hui et sur laquelle nous sommes en train de plancher.
Plus largement, à quelle évolution peut-on s’attendre quant au marché de l'immobilier et du flex-office ?
À notre sens, l'immobilier est plus que jamais, et c’était déjà la trajectoire qu’il prenait pour les acteurs de coworking, appelé à intégrer ces outils de digital workplace et cela devient urgent. Il faut aller plus vite. Il faut que les lieux s'intègrent complètement aux outils de productivité et, en prenant un exemple très concret, que l’accès aux salles de réunion ne se fasse pas par un outil différent de celui qui est déjà utilisé par les résidents, qu’il s’agisse de microsoft, ou d’outlook pour n’en citer que deux. En réalité, ce qu'il faut, c'est que les deux dimensions digitales et physiques se fondent et donc que tout soit multicanal, uniformisé dans le parcours au quotidien du résident, qu'il se trouve à l’intérieur ou à l'extérieur des lieux. Pour reprendre une terminologie qui vient plus du monde du retail et du e-commerce, disons qu’il faut que l'on ait la même expérience, qu'on soit dans les lieux ou qu'on soit à l'extérieur de ceux-ci et qu'on ait bien accès aux ressources du lieu, à tout moment ; que l'on y soit ou que l’on n’y soit plus, que l’on se trouve dans sa voiture, à la maison, ou en vacances, etc. Et que tout soit cohérent. Ceci est le gros enjeu. Aujourd'hui, les outils de Digital Workplace permettent un certain nombre de fonctionnalités ou permettent de créer ses propres fonctionnalités pour les intégrer et les interconnecter avec tout type d'applications externes. C'est là l'enjeu et c'est là dessus que nous travaillons, que nous développons des solutions innovantes qui vont permettre d'aller au delà de la superposition d'outils, de vraiment s'insérer dans une logique de productivité et de s'intégrer dans le système d'information à la fois du propriétaire, mais aussi du résident.
Alors, le digital et le flex-office sortiront-ils plus forts de cette crise COVID-19 ?
De toute évidence oui. Le digital sortira vainqueur sur tous les plans de l’économie, où il n'était pas encore complètement intégré. On le voit sortir gagnant, on le voit avec des exemples de commerces de proximité, etc. On remarque des petits artisans, qui étaient exsangues, se lancer sur des plateformes pour livrer leurs fruits et légumes, etc. On le voit aussi sur un certain nombre de secteurs d'activité et on constate une accélération de la mutation de l'industrie autour du digital. Et en ce qui concerne l'immobilier, bien évidemment, cette expérience de télétravail malgré nous, renforce et pose une grande question quant à l'avenir des offres standards aujourd'hui de l'immobilier. Comment l'immobilier peut-il ne pas évoluer, quand tous leurs clients sont en train d'évoluer fortement vers le digital, par nécessité et par nécessité impérieuse ? Donc, oui, le digital sortira grandi et ceux qui sauront saisir les changements de modes de consommation et les changements de paradigme, et qui pourront instrumentaliser le digital, dans leur « propre intérêt », pour tenir de nouvelles promesses, sortiront à notre sens, eux aussi, grands gagnants de cette crise.